Un Israélien qui a passé un demi-siècle à creuser sa maison dans une grotte sur une plage méditerranéenne risque maintenant d’être expulsé – et refuse de bouger de l’œuvre de sa vie.
“J’aime vraiment la mer”, a déclaré Nissim Kahlon au Tazpit Press Service (TPS). “Je n’ai pas d’argent pour acheter une maison.”
“Je ne pars pas d’ici. Je suis prêt à ce qu’ils m’enterrent ici”, a ajouté Kahlon. “Je n’ai nulle part où aller, je n’ai pas d’autre maison.”
Kahlon, 77 ans, risque d’être expulsé car les autorités israéliennes, y compris l’Autorité foncière israélienne et le ministère de la Protection de l’environnement, ont jugé sa maison dangereuse pour le littoral et illégale pour l’habitation. Il a déclaré à l’Associated Press que les autorités le « dénigraient ».
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Dans une déclaration au TPS, le ministère de la Protection de l’environnement a qualifié la maison de “danger important pour l’environnement et la sécurité, selon des examens professionnels effectués au nom de la municipalité d’Herzliya, qui dépend du ministère”.
Nissim Kahlon fait la vaisselle dans la cuisine qu’il a construite dans sa maison à flanc de falaise. (Kobi Natan/TPS)
“Dans les critiques que la municipalité d’Herzliya a publiées au fil des ans, il semble que le bâtiment soit dangereux et que la falaise s’effondre”, ajoute le communiqué. “La municipalité a même informé le ministère qu’elle avait des solutions d’hébergement alternatives.”
Kahlon a admis qu’il avait reçu un ordre de démolition en 1974, juste après avoir commencé à construire sa maison, mais personne ne l’a exécuté, et il n’a jamais entendu d’autre problème de la part des autorités jusqu’à l’année dernière.
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L’avis est en attente jusqu’à ce qu’il termine son appel, qu’il a initié avec le soutien d’amis et de sa famille qui ont commencé le financement participatif pour couvrir ses frais juridiques.
La maison de Nissim Kahlon, taillée dans les falaises de grès, surplombe la mer Méditerranée à Herzliya, en Israël, le mercredi 28 juin 2023. (AP Photo/Ariel Schalit)
Kahlon vivait dans une tente le long de la plage d’Herzliya en 1973 lorsqu’il a commencé à creuser dans les falaises de grès et à créer une grotte. Il a agrandi la simple grotte au fil du temps, en ajoutant plus de pièces et en la remplissant avec des matériaux qu’il a récupérés sur la plage et des bennes à ordures autour de Tel-Aviv.
Nissim Kahlon, 77 ans, a commencé à construire sa maison en 1973 lorsqu’il a creusé une petite grotte dans le grès. (Kobi Natan/TPS)
La maison n’a ni téléphone ni connexion Internet, et les gens ne peuvent joindre Kahlon qu’en lui rendant visite personnellement ou en contactant un travailleur social qui le connaît.
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“A partir des pierres que j’extrait, je fais un moulage et je construis un mur. Il n’y a pas de déchets ici, seulement du matériel, c’est la logique”, a expliqué Kahlon. “Tout est utile, il n’y a pas de poubelle.”
Kahlon a reconnu qu’il avait construit la maison sans aucun permis et qu’il avait dû fermer un restaurant qu’il avait tenté d’ouvrir en raison de l’opposition de la mairie, mais il soutient que les autorités ont tacitement approuvé sa maison lorsqu’elles l’ont connectée au réseau électrique il y a des décennies.
Mais l’EPM a fait part de ses inquiétudes à la lumière d’explosions dans une installation abandonnée dans les années 1990 qui ont endommagé l’intégrité des falaises, qui n’ont cessé de se détériorer dans les années qui ont suivi. Une autre explosion le mois dernier a aggravé les dégâts.
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Le ministère a également déclaré que Kahlon avait causé “des dommages importants à la falaise, mis en danger le public et réduit la plage au passage public” au cours des 50 dernières années. Il dit que la récente explosion ne fait qu’augmenter le risque potentiel pour la falaise.
La municipalité d’Herzliya et l’EPM ont continué à se disputer pour savoir qui a la responsabilité de s’occuper de l’état de la zone, l’EPM prenant finalement la charge d’émettre l’avis d’expulsion, tandis que la municipalité d’Herzliya aurait trouvé un autre logement pour Kahlon, ce qu’il ne semble pas désireux d’accepter.
L’Associated Press a contribué à ce rapport.
